Brief vom 14. April 1719

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A madame la comtesse de Degenfelt, née comtesse de Schonburg, a Londre.

A Paris ce vendredy, 14 davril 1719.

Madame la comtesse de Degenfelt, je suis tres fachée qu’ayant enfin trouvée un moment a pouvoir vous faire response, qu’il faille estre obligée de prendre part a l’affliction que le bon Dieu vous a envoyés en vous ostant vostre fille aisnée. Je say, que rien ne touche plus le coeur que la perte de ces enfants, mais apres les premier[s] mouvement[s], que la nature donne, passés il y a bien a ce consoler en pensant, que les fammes ne sont pas heureusse[s] en ce monde et que surement vostre fille est pressentiment dans une felicité etternelle qu’on ne peut mettre en dontte. J’espere, que cette verité vous consolera et que le bon Dieu vous reparera cette perte par un fils, et je souhaitte, qu’il vous donne toutte la consolation qui vous est necessaire. Je vous prie, quand vous veres Monsieur le duc de Schonburg, vostre pere, de luy faire mon compliment sur ce triste evenement cy. Je vous plaint tous de tout mon coeur. Il est certain, que j’ay tendrement aimée Madame la duchesse de Schonburg, vostre mere, et je croi que le meilleur souhait que je puisse faire a ma fillieulle, vostre fille, c’est qu’elle deviene en [571] tout entierement ressemblente à Madame vostre mere. Je seres ravie, si je pouvois un jour vous ambrasser icy et vous assurer aussi bien qu’a Monsieur le comte de Degenfelt, que je suis et seres toutte ma vié.
Madame la comtesse,
Vostre bien bonne amie

Je vous prie, de faire mes compliment[s] a Madame vostre soeur et de lambrasser de ma part.